• Un geste, un regard, une parole suffit à tout défaire
    Ma raison n'est plus, déraille et parfois erre
    La tête rumine, le ventre se tord...
    Je perds le Nord.

    Une attitude qui dément des mots bien choisis

    Mon sang bouillonne, je fulmine, je gémis

    Les mains tremblent le coeur bat fort...

    Je perds le Nord.

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    Difficile de faire face à l'anguille qui s'échappe

    Sans relâche elle fuit, glisse, me happe

    L'escroquerie me fend et brise le corps...

    Je perds le Nord.

    <o:p> </o:p>

    Je connais bien les filous, les pirates, les arnaqueurs

    Face à eux, je reste lucide à chaque heure

    Sûre de moi, je les casse avec délectation

    Et garde le cap bon.

    ...

    Des larcins et autres canailles on s'en remet

    Mais toi mon salaud, nada, jamais

    Au coeur de mon troisième degré, comme un con d'alors

    Je perds mon Or.

    ©VBd-11-04-08

    Image > "assezparleagis.canalblog.com"


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    Le vase où meurt cette verveine
    D'un coup d'éventail fut fêlé ;
    Le coup dut effleurer à peine :
    Aucun bruit ne l'a révélé.

    Mais la légère meurtrissure,
    Mordant le cristal chaque jour,
    D'une marche invisible et sûre
    En a fait lentement le tour.

    Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
    Le suc des fleurs s'est épuisé ;
    Personne encore ne s'en doute ;
    N'y touchez pas, il est brisé.

    Souvent aussi la main qu'on aime,
    Effleurant le cœur, le meurtrit ;
    Puis le cœur se fend de lui-même,
    La fleur de son amour périt ;

    Toujours intact aux yeux du monde,
    Il sent croître et pleurer tout bas
    Sa blessure fine et profonde ;
    Il est brisé, n'y touchez pas.

    Sully Prudhomme

    Avant
    Dessin ANJIN


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    Vous me dites, Monsieur, que j'ai mauvaise mine,
    Qu'avec cette vie que je mène, je me ruine,
    Que l'on ne gagne rien à trop se prodiguer,
    Vous me dites enfin que je suis fatigué.

    Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m'en flatte.
    J'ai tout de fatigué, la voix, le coeur, la rate,
    Je m'endors épuisé, je me réveille las,
    Mais grâce à Dieu, Monsieur, je ne m'en soucie pas.

    Ou quand je m'en soucie, je me ridiculise.
    La fatigue souvent n'est qu'une vantardise.
    On n'est jamais aussi fatigué qu'on le croit !
    Et quand cela serait, n'en a-t-on pas le droit ?

    Je ne vous parle pas des sombres lassitudes,
    Qu'on a lorsque le corps harassé d'habitude,
    N'a plus pour se mouvoir que de pâles raisons...
    Lorsqu'on a fait de soi son unique horizon...

    Lorsqu'on a rien à perdre, à vaincre, ou à défendre...
    Cette fatigue-là est mauvaise à entendre ;
    Elle fait le front lourd, l'oeil morne, le dos rond.
    Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond...

    Mais se sentir plier sous le poids formidable
    Des vies dont un beau jour on s'est fait responsable,
    Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses mains,
    Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain,

    Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la source,
    Aider une existence à continuer sa course,
    Et pour cela se battre à s'en user le coeur...
    Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur.

    Et sûr qu'à chaque pas, à chaque assaut qu'on livre,
    On va aider un être à vivre ou à survivre ;
    Et sûr qu'on est le port et la route et le quai,
    Où prendrait-on le droit d'être trop fatigué ?

    Ceux qui font de leur vie une belle aventure,
    Marquant chaque victoire, en creux, sur la figure,
    Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus
    Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu.

    La fatigue, Monsieur, c'est un prix toujours juste,
    C'est le prix d'une journée d'efforts et de luttes.
    C'est le prix d'un labeur, d'un mur ou d'un exploit,
    Non pas le prix qu'on paie, mais celui qu'on reçoit.

    C'est le prix d'un travail, d'une journée remplie,
    C'est la preuve, Monsieur, qu'on marche avec la vie.
    Quand je rentre la nuit et que ma maison dort,
    J'écoute mes sommeils, et là, je me sens fort ;

    Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance,
    Et ma fatigue alors est une récompense.
    Et vous me conseillez d'aller me reposer !
    Mais si j'acceptais là, ce que vous me proposez,

    Si j'abandonnais à votre douce intrigue...
    Mais je mourrais, Monsieur, tristement... de fatigue.

    Beau texte que j'avais envie de partager avec vous...
    Robert Lamoureux

    Dessin de UMBRA... Art-tonight


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    La femme est sans doute une lumière,
    un regard , une invitation au bonheur ,
    une parole quelquefois ; mais elle est
    surtout une harmonie générale , non
    seulement dans son allure et le
    mouvement de ses membres , mais
    aussi dans les mousselines, les gazes,
    les vastes et chatoyantes nuées d'
    étoffes dont elle s'enveloppe, et qui
    sont comme les attributs et le
    piedestal de sa divinité.

    Beaudelaire

    Portrait de la Princesse de Broglie


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